Panorama des banques de sons pour la musique orchestrale

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Panorama des banques de sons pour la musique orchestrale

Banques de sons
Imitation orchestrale

Les difficultés de réalisation d'une banque de son échantillonnée

Spitfire recording violin source musicplayer.com
Spitfire recording violin source musicplayer.com
Spitfire recording cello source musicplayer.com
Spitfire recording cello source musicplayer.com

Echantillonner un instrument n’est pas une sinécure.

  • Il faut un studio d’enregistrement parfait, un kit de micros optimal et un excellent preneur de son.
  • Il arrivera que l’on choisisse de faire plusieurs enregistrements simultanés avec des micros à différentes distances, qui plus tard pourront être choisis dans le lecteur d’échantillon.
  • Il faut un excellent instrumentiste disposant d’un excellent instrument. Il doit être capable de fournir pour chaque note des attaques, des timbres, des niveaux de nuances cohérents sur toute l’étendue de l’instrument. Cela ne peut-être qu’un professionnel reconnu.
  • Le traitement des échantillons est un travail abyssal. Toutes les notes de toutes les nuances doivent être justes entre-elles deux à deux, le timbre de chacune des notes et toutes les intensités doivent sonner logiquement les unes par rapport aux autres et dans tous les niveaux de nuances et de crescendo-decrescendo. L’enchainement de toutes les notes d’articulations différentes doit fonctionner (tous les détachés différents, toutes les liaisons différentes etc.) en étant crédible et sans attirer l’attention de l’auditeur. Le nombre de combinaisons possibles est extrêmement important !
  • Les notes répétées ou jouées à proximité dans le temps doivent être crédibles. En général, on enregistre chaque échantillon identique plusieurs fois. Il sera ainsi possible de créer un « round robin » afin d’empêcher l’auditeur de reconnaitre un échantillon précédemment entendu. C’est particulièrement indispensable dans le cas des notes courtes répétées. (Le round robin ou tourniquet est un procédé informatique qui permet d’alterner le choix d’un échantillon parmi une collection d’échantillons de même type).

La page de prise en main de ICONICA sur ce site montre un round robin en action.

Tout cela amène une quantité et un volume très importants de fichiers informatiques.

Spitfire Audio
Source : Spitfire Audio - Zimmer Strings
spitfire-audio-hans-zimmer-strings
Source : Spitfire-audio-hans-zimmer-strings

Le lecteur d’échantillon (Player)

Avant d’être des logiciels, les lecteurs d’échantillons ont été des appareils informatiques dédiés. (Boites à rythmes et synthés avec ou sans clavier)

Les premiers instruments échantillonnés étaient des percussions, il s’agissait d’échantillons courts qui pouvaient tous résider en Ram simultanément.
Lorsque l’on a voulu échantillonner d’autres instruments, différents problèmes se sont posés.

Les longs échantillons ne pouvaient s’inscrire dans l’état de l’informatique de l’époque : les petites tailles de Ram et de Rom ainsi que la faible capacité des disquettes pour le stockage limitaient beaucoup les possibilités. Diverses solutions ont été employées :

  • Ne pas échantillonner toute la tessiture mais seulement une note par tierce ou par quinte, les autres notes étant transposées (pitch shifting) avec les problèmes de déformations de timbre que cela provoquait.
  • Ne pas faire plusieurs couches d’échantillons (pour les nuances) mais, à la lecture, changer le volume. Dans la mesure où un changement de nuance s’accompagne toujours d’un changement de timbre, on utilisait en plus un filtre passe-bas pour assombrir le timbre dans les nuances faibles.
  • Pour les sons longs (lente atténuation du son du piano ou de la guitare ou note tenue de vents ou de cordes) la solution, encore employée, consiste à créer une boucle de lecture (loop) sur la zone la moins changeante de l’échantillon (id. après l’attaque et avant le début de la décroissance). Pour les sons décroissants on employait en plus un système d’enveloppe assurant la décroissance de l’amplitude (VCO ou DCO)  et l’évolution du timbre (VCF ou DCF).
  • Et bien sûr, les échantillons étaient mono et souvent sévèrement compressés pour tenir dans la minuscule RAM ou ROM de l’époque ; évidemment, la qualité sonore s’en ressentait.

Puis, avec les progrès de l’informatique, on a pu envisager de pratiquer le DFD (Direct From Disk). Il s’agit de stocker en Ram seulement le début de chaque échantillon (afin qu’il puisse être déclenché sans latence) tandis que la suite de l’échantillon est lue sur le disque dur (comme les fichiers audio des stations de travail audio-numériques). Il est même devenu possible de passer d’un échantillon à l’autre (cross-fading) pendant la lecture si la nuance, (et donc le timbre) doit changer. Les échantillons n’ont plus à être compressés et ils peuvent être stéréo et même multicanaux.

Un lecteur d’échantillons moderne s’appuie sur un processeur rapide, une RAM rapide et de grande taille, un disque dur rapide et de grande taille (le SSD est indispensable à notre époque).

Le lecteur d’échantillon est devenu une pièce de logiciel très complexe avec, pour chaque timbre et chaque situation, des scripts de programmation qui permettent de produire liaisons, glissandi, rounds robins, détections du mode de jeu etc.

Beaucoup de créateurs d’échantillons ont préféré se concentrer sur la création des échantillons et confier leur lecture au player d’une société tierce. Ainsi, pendant longtemps, Vienna Symphonic Library a fait appel à Kontakt de Native instrument de même que Garritan. Par la suite ces deux sociétés ont choisi de développer leurs propres players. (Vienna instrument puis Synchron Player  pour VSL et Aria Player pour Garritan – avec la société Plogue Art et Technologie Inc.-).

De très nombreux fabricants de banques de sons continuent de faire appel à Kontakt de Native Instruments, pour diffuser leurs échantillons, profitant de sa sophistication et de sa maturité (mais subissant aussi ses limitations) tandis que d’autres développent leur propre player pour gagner en possibilités. Développer un player qui dépasse, ou au moins, rivalise avec Kontakt, nécessite de gros investissements en matière de recherche et de développement. Seules de grosses sociétés peuvent se le permettre (VSL, Garritan, Steinberg, EastWest…)

Bien qu’il s’agisse d’un marché de niche, le nombre de sociétés proposant des banques de sons est très important. Il s’agit seulement ici d’indiquer les plus représentatives et les plus appréciées. Mais il n’est pas envisageable d’être exhaustif.

Banques de sons les plus connues

Certaines de ces banques de sons sont présentées sur ce site…
Vous trouverez également sur ce site des informations pour exploiter ces outils qui peuvent être très complexes.

Dépassement des ressources de l'ordinateur du home studio

Il va immanquablement arriver un moment où votre station de travail va refuser de lire autant d’échantillons.

Les premières solutions sont :

  • ajouter de la RAM à votre ordinateur, disposer d’un processeur plus puissant, remplacer les disques durs par des SSD…
  • utiliser les fonctions freeze de votre DAW, afin de transformer momentanément en audio certaines pistes.

Et si rien n’y fait, il vous reste la solution ultime qui consiste à faire fonctionner vos VST Instruments sur des machines asservies à votre machine principale.

La solution la plus connue est celle de Vienna Symphonic Library et de son Vienna Ensemble. Avec cet outil, vous pourrez héberger vos VSTI sur un ou plusieurs autres ordinateurs.

Via le réseau, toutes données midi et audio pourront transiter vers votre machine principale de manière aussi transparente que si les plugins tournaient sur celle-ci.

Dans cet article 📍