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Le délai restitue le signal avec du retard d’où le terme de « ligne à retard »
Les premiers outils utilisés pour créer un retard ont été des machines à bandes.
Toutes ces machines se caractérisaient par l’utilisation d’une bande sans fin, d’une tête d’enregistrement et de plusieurs têtes de lecture. La vitesse de la bande était réglable afin de permettre l’ajustement du temps de délai ; d’autre part, plusieurs têtes de lecture (parfois à écartement réglable) fournissaient en lecture plusieurs délais. Une réinjection du signal sortant vers l’entrée était possible ce qui permettait de fabriquer de l’écho..
Les délais ont ensuite évolué avec l’arrivée de l’électronique. Tout d’abord des chaînes de condensateurs (sur le principe de la chaîne des pompiers qui vident les seaux les uns dans les autres) puis avec les techniques numériques, le signal est échantillonné, stocké en mémoire et restitué avec retard.
Les délais sont extrêmement utiles; leurs usages sont multiples. En dehors de tout usage créatif que nous étudierons à part, le délai sert à restituer un phénomène sonore extrêmement courant : le retard de perception du son lié à la distance entre l’objet sonore et l’auditeur.
Dans cette configuration, le spectateur perçoit le son des enceintes arrières avant celui des enceintes avant car elles sont plus proches de lui. Il en résulte l’impression que le son ne vient pas de la scène mais des enceintes arrières et lorsque le son des enceintes avant lui parvient, celui-ci apparaît décalé (en retard) créant ainsi un inconfort d’écoute. Il est donc nécessaire d’utiliser une ligne à retard pour compenser la distance des enceintes avant et arrière. Le temps de retard se calcule facilement (le son parcourt environ 330 mètres par seconde). Certains délais numériques proposent indifféremment l’affichage du délai en millisecondes ou en mètres.
En divisant la distance par la vitesse du son dans l’air (en mètres par seconde), on obtient le temps de retard à appliquer (en secondes).
On se base en général sur la vitesse du son dans l’air à 25° Celsius et une pression atmosphérique normale soit : 343 mètres par seconde.
La parenté du délai avec la ou les premières réflexions de la réverbération est indéniable mis à part le fait que dans le cas de la réverbération, ces premières réflexions sont modifiées en contenu fréquentiel par le matériau (réel ou simulé) sur lequel le son est réfléchi.
Il n’est pas rare d’utiliser un délai court (moins de 50 ms) sur une voix au studio, comme ici dans le Yamaha vocal rack. Il faut veiller à utiliser ce délai avec parcimonie; le risque étant de créer un chorus ou un phasing. Les utilisations du délai en tant que chorus et phasing (délais modulés) seront décrites ci-dessous.
Pendant des années il a été de mode d’ajouter un délai à la double croche sur un canal et un délai à la croche sur l’autre canal. Cette habitude systématique se perd. Les ingénieurs du son adoraient cela et les musiciens, dont votre serviteur, s’irritaient de voir des notes ainsi ajoutées à leur musique parfois incompatibles avec l’harmonie ou la mélodie. Cette fonction est souvent nommée « tap delay » et lorsqu’elle est logicielle elle est paramètrée en valeurs rythmiques automatiquement indexées sur le tempo courant.
Néanmoins le résultat peut aussi être très heureux (comme ci-dessous)
NB : Selon les appareils ou les plug-ins, la terminologie des paramètres de réglage peut varier. Les termes les plus fréquents sont décrits ci-dessous.
Selon le traitement audio :
La hauteur (pitch) du son restitué avec délai varie de manière cyclique ou contrôlée (commande manuelle, pédale, automation…)
et/ou
le temps de délai varie de manière cyclique ou contrôlée (commande manuelle, pédale, automation…)
Selon les réglages et le module on obtient :
• un effet d’ensemble : le même son joue à l’unisson avec le son original mais subissant un léger désaccord aléatoire. Nous pouvons rapprocher ce phénomène de celui d’un pupitre d’instruments à cordes jouant à l’unisson dont les subtils désaccords et les différences de vitesse et de profondeur de vibrato donnent un effet d’ensemble par déphasage. les retards sont parfois émis sur des canaux audio différents (gauche/droite) augmentant encore l’effet d’ensemble. L’effet d’ensemble est aussi nommé « symphonic ».
• un effet de déphasage variable qui finit par faire partie de la conception même du timbre de certains instruments dans certains modes de jeu : basse fretless, guitare électrique, piano électrique etc… Cet effet se nomme phasing, flanger ou modulation delay. Il est imprudent de se prononcer sur l’acception exacte de ces différents termes qui sont employés de manière assez variable dans le monde des musiciens et des constructeurs.
Certains de ces délais n’agissent que sur une portion du spectre sonore ou encore différemment sur chacune des portions du spectre. Un filtre multibande à réjection est alors utilisé pour donner un délai et/ou pitch variable différent sur chaque portion de la bande passante.
Historiquement, le temps de délai était commandé par un LFO (low frequency oscillateur) dont on pouvait choisir la forme d’onde.
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